
La sélection marocaine U23
Analyse exclusive - Les U23, le futur du royaume chérifien
Le futur du football marocain s'annonce brillant. La victoire des Lionceaux de l'Atlas lors de la Coupe d'Afrique des Nations U23 et la demi-finale atteinte par les Lions de l'Atlas sont la preuve que le royaume chérifien est en pleine éclosion sur la scène continentale et internationale. Ces succès récents sont le fruit du travail acharné de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF), qui s'investit dans une évolution positive du football et de toutes les autres disciplines sportives. La récente victoire du Maroc lors de la CAN U23 est la dernière preuve en date de cette progression, et cela n'a rien à voir avec des circonstances fortuites, car les raisons qui ont conduit à cette victoire sont bien connues de tous.
Les secrets de cette victoire
Tout d'abord, il s'agit du premier titre des U23 marocains en Coupe d'Afrique. Bien qu'ils aient déjà atteint la finale en 2011, perdue face au Gabon, ils ont saisi l'occasion de se racheter en 2023 en s'imposant (2-1) face à l'Égypte U23 lors d'un match électrique. Arrivé en mars dernier, le sélectionneur des Lionceaux de l'Atlas, Issam Charaï, n'a eu que 5 matchs à disputer avant le début de la compétition, mais il a su constituer une équipe compétitive en choisissant les meilleurs joueurs et en les plaçant judicieusement sur le terrain. Bien qu'il ait été souvent critiqué pour son manque d'expérience, le Belgo-Marocain a néanmoins réussi à ramener le deuxième titre continental de l'histoire du Maroc après la victoire des A lors de la CAN en 1976. Les secrets de ce sacre historique résident dans le jeu collectif de l'équipe, axé sur les attaques en contre et une charnière défensive solide, ayant concédé seulement 5 buts en 5 matchs de compétition. Les leaders de l'équipe ont su prendre leurs responsabilités, à l'instar d'Abde Ez, le capitaine, qui s'est distingué en finissant meilleur buteur et passeur de cette Coupe d'Afrique.
L'impact de Walid Regragui
Les U23 ont profité de l'élan donné au football marocain par les hommes de Walid Regragui lors du Mondial Qatari 2022. Le sélectionneur marocain des Lions a eu un énorme impact sur le royaume chérifien, dépassant même le domaine sportif. Les jeunes espoirs du Maroc ont suivi l'exemple qu'ils ont vu lors de la CDM, c'est-à-dire jouer sur nos points forts et solidifier nos points faibles. Ils ont su attaquer quand il le fallait et défendre avec acharnement, obligeant l'adversaire à s'adapter à notre système de jeu. Cependant, l'impact de Regragui s'est surtout ressenti au niveau de la mentalité des joueurs. Sur le terrain, on a vu des guerriers déterminés à ne pas laisser le trophée quitter le territoire marocain. Walid a inculqué cette mentalité aux joueurs seniors, et cette attitude s'est propagée dans tout le Royaume. Après le sacre à Rabat, on a également pu observer des moments touchants avec les joueurs marocains et leurs mamans, des scènes qui rappellent celles vues lors du mondial, où des mamans heureuses dansaient avec leur fils. Les travaux réalisés par l'ancien entraîneur du Wydad de Casablanca sont colossaux, jamais le peuple marocain ni les joueurs marocains n'avaient été aussi impliqués dans le football national que depuis son arrivée et l'exploit qu'il a réalisé.
L'importance du passage par les U23
Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, il est préférable pour un jeune joueur de passer par les catégories inférieures d'une nation avant d'intégrer l'équipe première, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, cela concerne les talents binationaux, comme par exemple le jeune Lamine Yamal ou encore Brahim Diaz. Le fait de choisir sa nationalité sportive rapidement et à un très jeune âge montre que le joueur a un plan de carrière bien défini et qu'il sait ce qu'il veut. Aux yeux du peuple du pays choisi, cela renforce le sentiment d'implication du jeune talent dans leur patrie, montrant que le choix a été fait par amour du pays et non uniquement pour des raisons sportives. Deuxièmement, évoluer dans les catégories inférieures permet de grandir avec une génération qui s'inscrit dans la durée. En revanche, si un joueur change de nationalité sportive après avoir joué pour les espoirs d'un pays, il perd tous les repères acquis au sein de cette sélection et se retrouve face à de nouveaux défis, notamment la barrière de la langue et l'intégration avec de nouveaux coéquipiers. Enfin, les catégories inférieures offrent une vitrine pour les jeunes joueurs, car des scouts venant des quatre coins du globe sont à l'affût des futures pépites. La preuve en est que le joueur marocain U17 Mohammed Hamony suscite l'intérêt de clubs prestigieux tels que Manchester City et l'Ajax. Le capitaine des Lionceaux de l'Atlas, Abde Ez, était sur le point d'être prêté ou vendu par le FC Barcelone, mais sa prestation lors de la CAN U23 a convaincu les catalans de le conserver et de lui donner une chance en équipe première. Titularisé face à Arsenal le 27 juillet dernier, l'ailier marocain a réalisé un match exceptionnel qui a fait sensation sur la toile, et désormais il est jugé intransférable par le Barça.
Quelle est la suite pour eux ?
Après ce sacre historique, les U23 du Maroc vont poursuivre leur chemin, chacun de leur côté, en essayant de s'imposer dans l'élite du football européen. Par exemple, Oussama El Azzouzi, récemment signé par Bologne, un club de première division italienne, devra rapidement faire ses preuves. Ismael Saibari, qui a déclaré vouloir gagner une place de titulaire au PSV après avoir écourté ses vacances d'été, espère convaincre l'entraîneur de ses capacités et obtenir une place de titulaire. Le défenseur central Chadi Riad, qui vient de parapher un contrat avec le Real Betis, aura l'opportunité de s'imposer dans un bon club européen et d'acquérir de l'expérience aux côtés de l'Espagnol Marc Bartra. Cependant, une saine concurrence à distance se profile entre les Lionceaux de l'Atlas, car grâce à leur sacre lors de la CAN U23, ils ont obtenu une place pour le Maroc lors des Jeux Olympiques 2024 de Paris. Malheureusement, tous les joueurs ne pourront pas y participer, car seuls ceux sélectionnés par Walid Regragui auront la chance de représenter leur pays lors de cette compétition. Les places sont plus que limitées, et le sélectionneur marocain ne pourra pas se passer de la majorité des joueurs qui évoluent déjà en équipe première. La compétition pour figurer dans l'équipe olympique sera donc féroce, mais cela démontre aussi l'ampleur des talents émergents du football marocain et augure un avenir prometteur pour la sélection nationale.